Rendre coup pour coup

Devrions-nous dans notre détresse, par colère et frustration désirer vengeance, rendre coup pour coup ou simplement user d’amour?

Une amie il y’a quelque temps avait la conviction que des connaissances à elle travaillaient à détruire son mariage. Que celles-ci se servaient de marabouts et autres pour le faire. Et comme vous pouvez l’imaginer, au milieu de la douleur et de la déception, grandit un désir de voir ces personnes payer, récolter ce qu’elles ont semé. Douleur pour douleur, destruction pour destruction. Ce qu’elle exprimait laissait entrevoir sa façon de prier dans cette situation.

 

‘Send back to the sender’ (retour à l’envoyeur)

Il y a cette expression qui était assez présente dans des milieux chrétiens que j’ai fréquenté il y’a quelques années. Cette expression et attitude était alors très utilisée lors des moments de prières. Le désir de voir notre « agresseur » payer pour le malheur qu’il nous a causé prenait bien souvent le dessus.

Lorsque nous avons été victimes des souffrances, humiliations, persécutions, violences physiques. Et parfois même avons vu quelqu’un tuer une personne que nous aimons, la réaction humaine est de souhaiter qu’elle aussi subisse ce que nous avons subi et même pire. Nous invoquons la justice divine pour lui, nous prions toutes les prières de vengeance.

Mais y’a-t-il une réelle satisfaction, un réel intérêt à voir celui ou celle qui nous a fait du mal souffrir à son tour ?

En repensant à cette conversation avec mon amie, une chose m’est venue à l’esprit : moi. Oui moi !

Je me suis souvenu à quel point avant d’être enfant de Dieu j’ai semé autour de moi tristesse, trahison, déception. Je n’ai peut-être pas travaillé activement à détruire un mariage. Je ne suis peut-être jamais allée chez un marabout pour faire du mal à une autre personne. Mais, j’ai fait du mal.

Donc si Dieu honorait avec fidélité cette façon de prier je crois que peut-être jamais je ne l’aurai connu. J’aurai été au contraire parfaite victime des même misères que j’ai imposé aux autres.

 

Aussi victime

Car nous n'avons pas à lutter contre des êtres humains, mais contre les puissances spirituelles mauvaises du monde céleste, les autorités, les pouvoirs et les maîtres de ce monde obscur. (*)

Il ne s’agit en effet pas d’un combat contre la personne que le diable utilise pour me faire du mal. Cette personne est aussi sinon plus victime que moi.

Cette douleur, cette convoitise, cette jalousie, cette haine que le diable insère et entretient en cette personne et qui motive ses actions n’est pas drôle ni agréable pour elle qu’elle en soit consciente ou pas.

Alors, rendre amour pour coup ?

Dis-leur: je suis vivant! dit le Seigneur, l'Éternel, ce que je désire, ce n'est pas que le méchant meure, c'est qu'il change de conduite et qu'il vive.(**) 

Que le méchant se repente. Qu’il change de voie. Que le méchant vive. Qu’il ait la vie éternelle.

• Pour mes déceptions, Dieu m’a donné Son amour.
• Pour mes trahisons, Dieu m’a donné Son amour.
• Malgré ma vie de pécheur, Dieu m’a donné Son amour

Il n’a pas attendu que je sois aimable, Il n’a pas attendu que je devienne meilleur. Il a manifesté Son amour dans mon attitude détestable. Quelle merveilleuse preuve de Son amour qu’est le sacrifice de Jésus.

 

Puisque vous êtes les enfants que Dieu aime, efforcez-vous d'être comme lui. (***)

Je me dois d’avoir la compassion. Cette même compassion que le Seigneur a eu pour moi et qui l’a poussé à donner son unique Fils pour moi. Je me souviens de Romains 5 : 8 (¹), Dieu n’a pas attendu que je devienne meilleure pour envoyer son unique fils pour moi. Jésus est venu mourir pour moi alors que « j’étais encore pécheur ». Il m’a donné Son amour à la place de ma vie détestable.

Alors OUI ! Rendre amour pour coup

Me souvenir que la personne qui me fait du mal n’est pas mon ennemi, mais une victime également. Et, me souvenir que Dieu à qui j’ai fait du mal ne m’a pas traité comme un ennemi, mais m’a donné le meilleur de Lui. Tout cela, doit me donner de manifester de l’amour.

 

Comment le faire de manière pratique

Prier, prier, prier pour cette personne.

J’aime souvent à dire que si je suis enfant de Dieu aujourd’hui, une personne a certainement prié pour moi. Alors, je dois prier afin que cette personne se rende compte de son égarement. Qu’elle voie la main tendue de Dieu envers elle et qu’elle l’accepte.

Etre présent (tant que notre sécurité n’est pas menacée). En général les personnes les moins agréables sont les personnes les plus seules. Lui montrer que nous sommes là malgré tout, que Dieu l’aime malgré tout, fera une grande différence.  

(*) Ephésiens 6 : 12 BFC

(**) Ezéchiel 33 : 11

(***) Éphésiens 5 : 1

(¹)Mais voici comment Dieu nous montre l’amour qu’il a pour nous : alors que nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous.