Crier plus fort

On nous a appris qu’il faut être fort, qu’il ne faut pas se plaindre, qu’il faut apprendre à supporter les douleurs et à ne pas « embêter » les autres avec nos soucis. Cette façon de penser est encore plus poussée chez les hommes, « un homme ne pleure pas ».

Il entendit que c'était Jésus de Nazareth, et il se mit à crier ; Fils de David, Jésus aie pitié de moi ! Plusieurs le reprenaient, pour le faire taire ; MAIS il criait beaucoup plus fort ; Fils de David, aie pitié de moi ! (1) 

Bartimée nous apprend le contraire. Bartimée était aveugle, quand il apprend que Jésus est à Jéricho pas loin de lui, il se met à crier sans que personne ne puisse l’arrêter. Lorsque les gens lui disaient de se taire, il criait encore plus fort (J’aimerai tellement voir cette scène).

Le résultat : ‘Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. »’ (2)

Bartimée aurait pu choisir de faire ce que la « société » attendait de lui à cet instant précis : souffrir en silence, ne pas déranger avec ses problèmes, mais il n’aurait certainement pas eu ce résultat.

Si les personnes autour de lui voulaient qu’il s’arrête de crier, d’importuner c’est peut-être parce que Bartimée n’avait pas l’habitude de crier autant. Je veux croire que si c’était une habitude et que les personnes autour de lui savaient que leurs réprimandes l’amèneraient à crier d’avantage, ils ne l’auraient pas fait.

Mais alors, pourquoi crier à ce moment-là ?

Cette question me pousse à regarder à ma propre vie. J’ai également appris à rester forte, à ne pas laisser mes faiblesses se faire voir à l’extérieur. Mais il y a une personne à qui j’ai de la peine à cacher mes douleurs, c’est Jürgen. Ceci est encore plus difficile lorsque la situation est très douloureuse pour moi.

Pourquoi ? Tout simplement, parce que je lui fais confiance.

Ma propre vie me donne d’apprendre de Bartimée dans sa situation. Il était certainement résigné dans sa douleur et avait organisé sa vie autour de cette peine (comme nous le faisons souvent). Mais, dès qu’il a su que Jésus était dans sa ville, il ne pouvait plus taire sa douleur. Il avait certainement entendu parler de Jésus. Il avait certainement entendu parler des miracles qu’Il avait fait. Bartimée savait que Jésus pouvait le guérir et il ne pouvait pas s’arrêter de crier. Il Lui faisait confiance.

Nos amis, les membres de nos familles, les personnes terrestres à qui nous faisons confiance sont limitées. Malgré leur amour et leur désir de nous aider, elles sont limitées par leur nature humaine. Nous crions à elles, elles ont le désir de nous aider, elles essayent souvent du mieux qu’elles peuvent, mais hélas ne peuvent pas toujours nous donner la solution que nous attendons.

Bartimée avait peut-être des proches qui avaient essayé de l’aider. Sans solution, il a certainement arrêté de crier pour un temps jusqu’à ce que Celui qui a la capacité de l’aider vienne.

Je peux crier ma douleur à mes proches, mais je ne dois pas oublier de crier en premier mes douleurs à Celui qui a la capacité et le désir de m’aider. Le regard des autres ou les pensées de mon environnement ne doivent pas être un obstacle.

Quel est parmi vous le père qui donnera une pierre à son fils, s'il lui demande du pain ? Ou, s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d'un poisson ? (3)

Pour moi je crierai aussi fort que Bartimée ma douleur à celui qui m’aime et qui veut me soulager, Jésus. Et toi ?

Une pensée pour aujourd’hui, demeures béni(e).

 

(1) Marc 10 : 47-48

(2) Marc 10 : 49

(3) Luc 11 : 11

 

 

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