Adorer Dieu! Pas le don.
Je me suis récemment rendu compte qu’il nous arrive souvent d’adorer ce que nous avons plutôt que celui qui nous les a gracieusement donnés. Subtilement, nous naviguons les eaux de notre vie et nous nous retrouvons tellement accrochés soit à notre boulot et le pseudo sentiment de sécurité qu’il procure, soit à la valeur grandissante de notre compte en banque et la fausse assurance face aux défis de demain qu’il donne ou à bien d’autres choses qui nous donnent une sensation d’assurance.
Je me suis surpris à faire ces choses au point de manquer de saisir le moment de faire une transition pour le meilleur et la stabilité spirituelle, émotionnelle et même physique de ma personne et de ma famille.
J’ai lu ces passages des écritures il y’a peu :
« Et l'Éternel dit à Abram : Sache que tes descendants seront étrangers dans un pays qui ne sera point à eux ; ils y seront asservis, et on les opprimera pendant quatre cents ans. Mais je jugerai la nation à laquelle ils seront asservis, et ils sortiront ensuite avec de grandes richesses. » (*)
« […] Aaron leur dit : Otez les anneaux d'or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles, et apportez-les-moi. Et tous ôtèrent les anneaux d'or qui étaient à leurs oreilles, et ils les apportèrent à Aaron. Il les reçut de leurs mains, jeta l'or dans un moule, et fit un veau en fonte. Et ils dirent : Israël ! voici ton dieu, qui t'a fait sortir du pays d'Égypte. » (**)
Mon attention est retenue dans ces passages par le fait que le peuple d’Israël emploi une partie du don qui leur a été fait par Dieu pour s’en faire un dieu. Le peuple se retrouve à adorer le don qui leur a été fait.
Le peuple d’Israël en ce moment-là en proie à la peur, à l’inquiétude au sujet du lendemain etc. a progressivement détourné le regard du créateur, celui qui leur avait promis présence, sécurité, protection et bien plus. Ce détournement s’est fait subtilement et la confection de cette idole n’est à mon sens que le pic de l’expression extérieure de ce détournement.
Notre vie ne présente pas sur le plan pratique aujourd’hui les mêmes choses ; nous ne construisons pas au sens propre du terme des veaux d’or à adorer au quotidien mais il y’a beaucoup de similitudes avec l’attitude du peuple d’Israël dans cette position.
Au cours de notre vie, nous soupirons après un travail, une opportunité financière, une rentrée circonstancielle, un mariage, un enfant, des amis, etc.
Nous attendons souvent les yeux rivés sur Lui et dans ces moments nous demeurons des adorateurs « fidèles » de Dieu. Lorsque vient cette réponse, nous jouissons de ce cadeau, et pendant un temps notre fidélité peut demeurer solide.
Puis les circonstances pratiques de la vie se présentent et nous cherchons la garantie de la pérennité de ce don en dehors de celui qui nous les a donnés par peur peut-être, par ignorance souvent. Nous nous retrouvons attirés loin de Lui subtilement et progressivement. Puis, détournons complètement notre regard pour le porter sur ce qu’Il nous a donné.
Il y’a quatre années, j’ai dû passer par la case du recommencement. J’ai été sans travail et sans source de revenu ; épuisant chaque jour notre épargne pour tenir. Le soupir était d’avoir un travail, quelque chose qui nous offrirai de la subsistance et nous n’avons pas été déçus.
Sa bénédiction pour nous a été grande et j’ai eu un travail. Au début, je me suis senti suffisamment épanoui dans celui-ci. Il offrait plusieurs avantages dont, une stabilité matérielle.
4 ans plus tard, j’ai tellement gardé les yeux sur cette position que, je ne me suis pas rendu compte à quel point elle avait entaché la qualité de vie familiale et sociale auxquelle j’aspirais. Plus encore, elle était devenue un obstacle à la façon dont je souhaite le plus servir le Seigneur. J’ai laissé ce travail (cette bénédiction) devenir un obstacle régulier à la pratique de la discipline de vie à laquelle j’ai été habitué.
J’ai dans une certaine mesure « servi et adoré » ce travail plus que celui qui me l’a donné. Et j’ai manqué de m’en défaire lorsque le moment était venu.
J’ai trouvé dans celui-ci une assurance face a la conjoncture économique et l’incertitude du lendemain. Pourtant Il recommande : « Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas : Que mangerons-nous ? que boirons-nous ? de quoi serons-nous vêtus ? Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. » (***)
Nous devons considérer le travail et toute autre forme de bénédiction que nous fait le Seigneur, comme un moyen pour notre épanouissement et un soutien, pour l’accomplissement du but pour lequel nous avons été créés.
Je soupire aujourd’hui à un travail différent. Et pendant que j’ai encore celui-ci, je travaille à garder le regard figé sur Lui et à démonter totalement tout sentiment de sécurité qui était posé sur cet emploi et le remettre sur l’auteur et le consommateur de notre foi.
Ne pas faire d’une bonne chose, une chose essentielle.
Tu peux également être dans une position ou Son don a pris une place disproportionnée dans ta vie. Il peut s’agir de:
- Un emploi sur lequel on s’accroche, pour lequel on est prêt à se compromettre, à modifier ses valeurs, d’autres aspects importants de la vie par peur de le perdre, par peur du lendemain ou par peur d’être comme un paria (un outsider) dans cet environnement.
- Cette « chose » qui nous rassure que nous n’avons rien à craindre, tout ira bien tant que nous l’avons.
- Un conjoint, un enfant, un ami, un membre de la famille qui a pris la place de Dieu dans notre vie.
- Cette personne vers qui nous nous tournons, à qui nous parlons plus qu’à Dieu, de qui nous attendons toutes les solutions. Que nous n’accepterons de perdre pour rien au monde, pour qui nous serons prêts à renoncer à Dieu ou à le maudire.
- Celui qui nous l’espérons pourra nous rendre « enfin » heureux, sur qui nous comptons pour trouver la satisfaction, l’amour que nous désirons tant, qui pourra donner le sens à notre vie que nous attendons, …
- Cette personne qui est devenu le centre de notre espérance.
Dieu qui bénit est plus important que la bénédiction qu’Il nous donne.
Dieu, celui qui nous donne toutes choses veut notre attention. Notre regard doit être fixé sur Lui et pas sur autre chose. Ce à quoi nous aspirons et pouvons prétendre nous vient de Lui. C’est Lui qui a fait toute chose et pour Lui de façon ultime. Nous devons pouvoir jouir de Ses dons, sans détourner le regard de Lui, trouver notre épanouissement dans ce don sans qu’il ne devienne notre appui.
En faisant de Dieu mon amour principal, je peux aimer les autres de la bonne façon.
Plus Dieu est au centre de notre vie, plus nos relations avec les autres sont meilleures. Lui seul peut satisfaire nos besoins. Plus nous regardons à Dieu pour satisfaire nos besoins les plus profonds, moins nous attendons que les autres (ou des choses) soient nos sauveurs.
‘Le Seigneur a fait le ciel et la terre, la mer, avec tout ce qui s’y trouve. On peut compter sur lui pour toujours.’ ****
Une autre pensée pour aujourd’hui. Demeure béni(e) !
(*) Genèse 15 : 13 – 14
(**) Exode 32 : 1 – 4
(***) Matthieu 6 : 31 – 32
(****) Psaumes 145 :6 BFC