Violences sexuelles

La sexualité est un tabou dans la société dans laquelle nous avons tous les deux grandi. Ce sujet est tabou même au sein des communautés chrétiennes.

De la même manière, la violence sexuelle n’est pas un sujet abordé, pourtant les conséquences dans la vie des victimes sont dévastatrices. Au cours des dernières années j’ai plusieurs fois été témoins de révélations aussi graves les unes que les autres de personnes meurtries par leur passé et / ou dans leur quotidien.

J’ai envie d’en parler ce jour pas pour dénoncer seulement. Mon désir est que cet article soit un encouragement et un pas réel vers la guérison. Tout ceci au travers de ce que  le Seigneur met à la disposition des victimes qui n’ont point été écoutées ou n’ont jamais pu parler. Soit parce que l’occasion ne leur a jamais été donné, soit parce que leurs tentatives ont été étouffées.

Le déni

Il y a quelques années, alors que j’étais étudiante, j’ai eu l’occasion de faire un exposé sur un sujet au choix dans le cadre d’un cours d’expression orale. Mon choix a porté sur les violences sexuelles au Cameroun, le cas particulier des enfants. Je me souviens avoir utilisé les données d’une Organisation Internationale pour faire cet exposé. Certaines personnes ont à cette occasion estimé que les chiffres étaient trop élevés.

Il y a quelques jours ce sujet m’est revenu à cœur, à la suite d’une série de témoignages sur le sujet dans un groupe auquel j’appartiens. J’ai compris une fois de plus non seulement l’horreur de cet acte, son caractère dévastateur sur les vies des victimes, mais aussi le fait que les chiffres pourraient même être sous-évalués. Sous-évalués parce que la majorité de ces témoignages étaient faits en privée. Mais aussi, ces personnes affirmaient n’avoir jamais porté plainte, et pour la plupart n’en avoir même jamais parlé. A cet effet, les chiffres disponibles ne concernent que ceux recensées, ne considérant pas ceux restés dans le secret.

De quoi s’agit-il exactement ?

L’OMS définit La violence sexuelle comme :

Tout acte sexuel, tentative pour obtenir un acte sexuel, commentaire ou avances de nature sexuelle, ou actes visant à un trafic ou autrement dirigés contre la sexualité d’une personne en utilisant la coercition, commis par une personne indépendamment de sa relation avec la victime, dans tout contexte, y compris, mais sans s’y limiter, le foyer et le travail.

On peut voir ici que les violences sexuelles ne se limitent pas ici comme on peut le penser à l’acte sexuel en lui-même. Il concerne aussi les tentatives et commentaires entre autres.

Il est difficile de parler du premier cas, mais encore plus difficile de démontrer et donc de parler des autres cas.

Nous pouvons également voir de manière plus claire que les coupables de ces actes ne sont pas seulement des hommes mais également des femmes. Et vice-versa, car contrairement à ce qu’on pense les hommes sont également victimes de violence.

L’horreur du viol

Le viol est suffisamment important pour être mentionné plusieurs fois dans la Bible. Et chaque mention du viol condamne l’acte.  « Mais si […] cet homme rencontre la jeune femme […], lui fait violence et couche avec elle, l’homme qui aura couché avec elle sera seul puni de mort. » (*)

Le livre de 2 Samuel 13 décrit également une situation qui est actuelle aujourd’hui. La violence sexuelle dans nos maisons, dans nos familles qui est régulièrement passée sous silence. Amnon déshonore Tamar sa sœur (lire 2 Samuel 13 : 11- 14). Et, Absalom qui l’a peut-être compris l’encourage à ne pas en parler.

« Absalom, son frère, lui dit : Amnon, ton frère, a-t-il été avec toi ? Maintenant, ma sœur, tais-toi, c’est ton frère ; ne prends pas cette affaire trop à cœur. Et Tamar, désolée, demeura dans la maison d’Absalom, son frère. » (**)

Le viol n’attaque pas que la dignité et l’intégrité de la personne victime mais viole son âme, son intimité. Affecte son estime de soi, lui instigue la peur et l’effroi, détruit sa confiance, la déshonore, …

Ce n’est pas fini cher(e)

Voici ce que je veux repasser en mon cœur, Ce qui me donnera de l’espérance. Les bontés de l’Éternel ne sont pas épuisées, Ses compassions ne sont pas à leur terme” (***)

Je sais maintenant que personne mieux que le Seigneur ne peut réparer les dommages causés par cet acte dans la vie d’une personne. Mais je sais qu’il est possible de trouver de la guérison. Il est possible d’avoir un avenir joyeux. Il est possible d’être libre de toute douleur.

Pour cela tu as besoin d’aide.

Cher(e), parles, ouvres-toi à une personne mature, laisses qu’un frère ou une sœur tienne ta main, prie avec toi et pour toi. Laisses que le Seigneur parle à ton cœur et te restaure, c’est possible.

 J’ai vu des vies être profondément transformées, des personnes retrouver l’espoir alors que dévastées hier. Tellement la bonté du Seigneur et sa compassion a été à l’œuvre dans la vie de ces personnes.

Les coupables

Tu vas certainement te demander pourquoi nous parlons des coupables. Pourquoi est-ce qu’elles méritent d’avoir de l’espérance après avoir commis un acte aussi odieux. Et bien tout simplement parce que Jésus dit Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je (Jésus) ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. (****). Il est aussi dit ‘Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.’ (*****).

Nous pouvons ainsi voir que Dieu veut nous réconcilier avec Lui quelle que soit la gravité de nos péchés. Et ceci concerne aussi les personnes coupables de violences sexuelles.

Cela n’a en aucun cas pour objectif d’empêcher cette personne d’assumer les conséquences juridiques de ses actes. Mais, de lui donner de comprendre qu’il y a de l’espérance. Les bontés de l’Eternel ne sont pas épuisées dans sa vie. Il y a la possibilité d’avoir une nouvelle vie, pardonné, racheté par Christ.

 

Les autres

Les personnes qui ne sont ni victimes, ni coupables ont également leur part de responsabilité.

Parfois, par une attitude d’accusation envers les victimes, nous empêchons celles-ci de parler ou de rechercher de l’aide. Il semble parfois facile de pointer le doigt accusateur, celui qui rappelle sa désobéissance (s’il y a lieu). Ou alors celui qui fait croire que tout n’a pas été dit ou alors que la victime aurait pu faire quelque chose pour éviter ça. Tout ceci n’aide pas mais contribue plutôt à la destruction.

Il est donc important d’avoir une  attitude de bonté et faire preuve de compassion. Ceci afin que des victimes puissent s’ouvrir, parler ce qui favorisera leur  guérison. Et aussi que les potentielles victimes puissent se sentir libres de parler du danger qu’elles soupçonnent.

 

Plus qu’une pensée pour aujourd’hui, nous prions pour toi quelle que soit la position que tu occupes, la victime, la/le coupable ou l’autre.

Demeures béni(e).

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(*) Deutéronome 22 : 25

(**) 2 Samuel 13 : 20

(***) Lamentations 3 :21-22 LSG

(****) Marc 2 : 17

(*****) 1 Jean 1 : 9